Carine Loutfi, 24 ans, est libanaise et vit en France. Elle réside à la maison du Liban à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Titulaire d’une licence au Liban en gestion et finances et d’un diplôme français de master II en gestion des entreprises, elle travaille aujourd’hui en France en tant que contrôleuse de gestion.
Quel a été ton projet de mobilité et pourquoi avoir choisi ce type de mission ?
Après avoir obtenu ma licence au Liban et étant major de promotion, j’ai été encouragée par mes professeurs et mon entourage à poursuivre des études supérieures en France dans le but d’acquérir un bagage académique et professionnel plus enrichissant. Mon projet a été de décrocher un Master 2 et de vivre une première expérience professionnelle sur le marché du travail européen, et notamment le marché français. Je me suis donc tournée vers l’agence de Campus France au Liban.
A-t-il été facile pour toi de bouger ?
Etudier en France était pour moi un rêve d’enfant étant donné que j’ai vécu dans un pays francophone. J’ai toujours été convaincue par l’idée que mon expérience en France serait un atout à mon retour au Liban. Les universités françaises qui forment des gestionnaires compétents, permettent d’acquérir des connaissances dans les sciences de l’administration ainsi qu’un réel savoir-faire face au développement technologique croissant.
La démarche à effectuer auprès de Campus France au Liban est bien évidemment longue et complexe. Toutefois, le personnel responsable de cette procédure était tout le temps à l’écoute et prêt à fournir aux étudiants les renseignements supplémentaires. Après avoir choisi les universités que nous désirons fréquenter, on devait passer des tests de langue, un entretien de motivation, et fournir tous les documents nécessaires et légalisés par l’Etat français. Une fois que cette étape qui dure environ 1 mois est finie, il suffit d’attendre la réponse des universités après examen du dossier de l’étudiant. L’étudiant admis entame alors la procédure du visa, qui demande également un à deux mois d’attente.
Personnellement je n’ai eu aucune aide tout au long de cette procédure. Ni au niveau financier ni au niveau administratif. Etudier à l’étranger n’est pas aussi facile que cela surtout quand on arrive d’un petit pays comme le Liban. Ce n’est pas facile c’est vrai, mais rien n’est impossible non plus.
Qu’est ce qui t’a le plus marqué ?
Les deux ans que j’ai vécus en France constituent une phase incontournable dans mon parcours académique. Par ailleurs, le Master 2 que j’ai obtenu en gestion des entreprises de l’université de Versailles, était en apprentissage, ce qui m’a permis d’acquérir une expérience professionnelle, et m’a donné l’opportunité de signer un contrat à durée indéterminée au sein de la même entreprise. Ces années vécues en France m’ont permis d’acquérir une large connaissance et une ouverture à l’international, que chaque individu, à mon avis, doit expérimenter afin de renforcer les compétences nécessaires dans la vie aussi bien sur le plan social que professionnel.
Selon toi, quelles sont les choses importantes à faire quand on arrive dans un pays étranger ?
Etudier en France ou dans n’importe quel pays étranger est en réalité une des plus belles aventures que l’on peut vivre. Beaucoup d’obstacles peuvent surgir. Néanmoins, l’important c’est de se motiver soi-même et de se dire qu’il faut toujours rester positif. Un problème n’est en fait qu’une occasion pour apprendre une leçon et améliorer ainsi son futur.
Voyager dans un pays c’est apprendre, s’intégrer, communiquer, mais surtout partager. J’ai eu la chance de résider à la Cité Internationale Universitaire, qui est un concept unique dans le monde entier, un campus qui regroupe 40 maisons représentant 40 pays des quatre coins du monde ! J’ai pu m’intégrer plus rapidement et faire des rencontres avec des étudiants de différentes nationalités. La cité U comme on l’appelle, avec ses activités qui se déroulent tout au long de l’année, offre aux étudiants un lieu pour échanger des idées, partager des cultures, danser et chanter en plusieurs langues. Cette vie estudiantine est importante et vitale pour tout étudiant qui se trouve loin de sa famille et de son pays. J’ai malheureusement vécu la guerre dans mon pays durant une certaine période. Cela aurait pu, et à n’importe quel moment, briser mon rêve qui était de poursuivre mes études supérieures à l’étranger. Bien au contraire, cet épisode douloureux a suscité en moi l’envie d’opérer à un véritable changement, afin d’améliorer ma qualité de vie et celle de mes proches.
Un dernier conseil : soyez des références et des leaders dans la vie. Il faut toujours prendre des initiatives et se lancer à fond. Quitter son pays pour construire son avenir, demande du courage et de la patience. N’ayez pas peur d’oser !