Daniel a 26 ans et il est originaire des Etats-Unis. Cela fait trois ans et demi qu’il étudie en France. Il est étudiant en Master à Sciences Po Paris.
Quel a été ton projet de mobilité et pourquoi avoir choisi ce type de mission ?
J’ai passé mes deux premières années au Collège universitaire de Menton près de Nice, plus précisément au campus Moyen-Orient Méditerranée de Sciences Po où j’ai préparé ma licence. Puis j’ai passé un an à Milan à l’Università Bocconi car dans mon cursus il était obligatoire de passer sa 3e année à l’étranger. Je viens de m’installer à Paris pour commencer un Master 1 en relations internationales.
J’ai choisi la France un peu par hasard. Au départ j’avais souhaité intégrer Columbia University qui venait de mettre en place un programme de double-diplôme avec mon école actuelle, Sciences Po Paris. Ma candidature a été retenue, l’Université de Columbia m’a alors proposé de m’inscrire à ce nouveau programme, proposition que j’ai trouvée très intéressante. Après avoir passé mes deux premières années en France, j’étais censé continuer à New York pour deux ans de plus mais la vie en France m’a tellement plu qu’après avoir passé un semestre à New York, j’ai fait le choix de quitter Columbia et New York afin de rester en France.
A-t-il été facile pour toi de bouger ?
Le système administratif français a très mauvaise réputation chez les anglophones, mais franchement je n’ai pas eu beaucoup de difficultés. Après avoir pris soin de comprendre le fonctionnement de l’administration française, je n’ai jamais eu de problèmes ni avec mon visa, ni mes titres de séjours, ni avec les inscriptions à l’université. Pourtant, on ne pourrait pas dire qu’étudier ou vivre à l’étranger est facile mais c’est exactement cela qui me plait. Parfois la vie ici en tant qu’étranger est difficile, mais c’est aussi plus intéressant et pas aussi banal que ça peut l’être dans son propre pays.
Financièrement parlant, j’avais travaillé pendant 5 ans avant de venir en France, j’avais donc assez d’épargne pour assumer mes dépenses durant presque 3 ans, J’ai également pu bénéficier d’une bourse d’excellence qui m’a exonéré de mes frais de scolarité à l’université. Aujourd’hui je suis boursier, ce qui a permis de financer mes frais de scolarité et me permet de vivre.
Qu’est ce qui t’a le plus marqué ?
Ces années ont été très fructueuses, et à mon avis l’opportunité de vivre en France (ou bien à l’étranger en général) m’a beaucoup fait évoluer et cela aurait été différent pour moi si j’étais resté aux Etats-Unis. L’expérience linguistique est un vrai atout à la fois professionnel et personnel.
Selon toi, quelles sont les choses importantes à faire quand on arrive dans un pays étranger ?
Le défi le plus difficile auquel j’ai été confronté pendant mon séjour ici était sans doute le défi linguistique : la première fois que j’ai prononcé un mot de français c’était à mon arrivée à Nice pour démarrer mes études. Les francophones (et surtout les français) ne sont pas très encourageants avec ceux qui sont en plein apprentissage du français : ils aiment se moquer des accents, des erreurs grammaticales, parfois ils te demandent même d’arrêter de parler leur langue ! Et pourtant, après 3 ans j’ai atteint un niveau suffisant pour faire mes études en français (la licence était en anglais), et me débrouiller assez bien dans la vie quotidienne, me faire des amis francophones, et commencer à m’intégrer dans la société française. C’est un résultat pour lequel je me suis beaucoup battu et dont je suis fier, et qui me servira beaucoup à l’avenir.
A l’issue de mon Master, j’ai l’intention de demander la nationalité française et de rester en France ou dans le monde francophone. Plus tard, je chercherai probablement du travail à l’étranger car l’idée d’une carrière internationale me tente et je n’ai pas l’intention de rentrer au pays.
Pour réussir son expérience de mobilité, on doit garder l’esprit ouvert, vivre les petits défis quotidiens comme une grande aventure, se rappeler pourquoi on a décidé de s’installer à l’étranger plutôt que rester dans nos pays natals, et surtout se saisir des différences pour en profiter autant que possible.